Effets du stress sur la peau
Comment le stress agit-il au niveau cutané ?
La peau est souvent considérée comme le miroir de nos émotions et de notre état mental. Le lien entre problèmes de peau et santé mentale, s’explique notamment par le fait que le système nerveux et la peau proviennent des mêmes tissus embryonnaires. Il vous est d'ailleurs sûrement déjà arrivé de voir apparaître des boutons sur votre visage juste avant un événement important, de voir votre peau rougir à une remarque, ou de l'eczéma réapparaître pendant une période de stress…
Je vous livre dans cette article mes meilleurs conseils pour soutenir le bien-être de votre peau, et vous faire rayonner inside out grâce à la phytothérapie, l'adaptation de notre mode de vie et la régulation du stress.
L’histoire commence in utéro.
Lors du développement du fœtus, les cellules se divisent pour se multiplier, les tissus s’étendent, se forment, pour créer au fur et à mesure, un bébé prêt à arriver au monde.
C’est dans le début de cette phase in utero, que deux tissus qui semblent pourtant bien distincts, le cerveau et la peau, se créent à partir un même tissu embryonnaire : l’ectoderme.
Le cerveau et la peau sont ainsi liés par ce tissus originel commun et puis surtout par une communication bi-directionnelle, avec des messages allant de l’un à l’autre et vice versa, via le système nerveux et le système hormonal.
Quand la peau ressent la brûlure, le cerveau prend en compte l’information et induit une réaction. Et quand le cerveau subis le stress chronique de l’accumulation de la pression du travail, du climat social, et de la vie sociale ou familiale, et bien la peau sort un bouton (ou une plaque d’eczéma, du psoriasis, etc).
Et bien que notre réaction au stress nous soit très utile, puisque c’est elle qui nous permet de nous enfuir à toute vitesse, de nous battre en mobilisant toutes nos ressources si on se fait attaquer par un tigre, ou bien de geler complètement nos réaction pour nous préserver, ce stress devient toxique lorsqu’il est chronique.
A partir de quand le stress est-il chronique et donc toxique ?
Le stress chronique, c’est lorsque la pression ressentie excède la capacité d’adaptation de l’organisme de façon répétée. C’est lorsque de multiples événements de stress nous impactent, et que l’organisme ne parvient plus à y faire face.
Lorsque des minis-événements stressants sont récurrents, quasi-quotidiens et s’accumulant dans le temps - ex : des deadlines à répétition, des frictions journalières avec une personne, des réunions tous les jours, de la pression qui déborde dans tous les sens aussi bien au travail que dans le contexte personnel – le stress est dit chronique.
Peu à peu, l’organisme perd sa capacité à y faire face et cela va notamment induire une dérégulation du système nerveux qui rendra encore plus difficile la relaxation, la connexion, la concentration, mais aussi cela conduira à un déséquilibre hormonal avec l’épuisement des glandes surrénales pouvant impliquer un effondrement de l’organisme, avec différents maux et maladies à long terme.
En effet, si cette pression n’est pas contrebalancée régulièrement par des activités qui nous permettent de nous réguler, nous font du bien et nous régénèrent, comme des vrais temps de repos, un sommeil récupérateur, de l’activité physique, une bonne nutrition, des temps de relaxation, son impact devient toxique.
Comment le stress impacte-t-il la peau ?
1. Le lien entre le stress, le système nerveux et la peau
La peau joue un rôle important dans la survie (survie qui est la priorité de notre système nerveux) dans la mesure où constitue notre première barrière contre le monde extérieur et donc contre les pathogènes (toxines, bactéries, virus, etc). Elle fait rempart entre le monde extérieur et notre monde intérieur. Elle travaille jour et nuit pour préserver l’équilibre de notre milieu interne contre les menaces provenant de l’environnement, qui constituent des stress.
Qui dit stress dit activation du système nerveux.
Lorsqu’il y a un stress perçu, réel ou non, c’est par l’activation du système nerveux sympathique que se déclenche une réaction d’alarme dans l’organisme. Différentes hormones sont relachées dans le corps notamment le cortisol et l’adrénaline qui impliquent une réaction d’alarme globale (voir plus bas le focus sur le cortisol et l’adréanline).
Cette réaction d’alarme induit notamment l’accélération de la respiration, du rythme cardiaque, de la pression sanguine (par constriction des vaisseaux sanguins) pour un afflux sanguin plus rapide et plus oxygéné. Du glucose est libéré dans le sang pour apporter plus d’énergie aux muscles et au cerveau.
Ces mécanismes nous permettent ainsi de mobiliser toutes nos ressources pour combattre ou fuir le danger, une réaction ancestrale bien qu’un peu moins bien adaptée à notre quotidien où nous rencontrons peu de situations réellement dangereuses (quoi que ?) et où notre stress vient beaucoup de notre vie professionnelle par exemple.
Ces modifications physiologiques d’apport en oxygène et en glucose ont bien sûr également un impact au niveau cutané.
2. La modification des priorités
En parallèle de ces modifications physiologiques, l’ordre de priorité est également modifié pour permettre notre survie. Les mécanismes non essentiels à notre survie sont mis au second plan pour permettre à l’organisme de se mobiliser toutes ses ressources sur la gestion du danger.
Ainsi sont mis entre parenthèse le processus de digestion essentiel à l’assimilation des nutriments clefs notamment pour la peau, le processus de détox qui permet d’éliminer les toxines, le processus de réparation des tissus, le système immunitaire clef pour contrer la prolifération de certaines bactéries etc. Ce qui infine se répercute au niveau cutané.
3. Hormones - Cortisol et adrénaline
C’est simplement le fait que la peau est un organe que l’on voit et au niveau duquel on peut plus facilement percevoir les méfaits du stress.
Et dans une société et un mode de vie où le stress est omniprésent, voir glorifié, on a parfois tendance à ne pas voir les signaux d’un stress débordant et toxique (ou à les occulter plus ou moins consciemment).
Mais la peau elle, ne peut pas être occultée lorsqu’un bouton pointe le bout de son nez ou qu’une plaque d’eczéma apparait pendant une période de stress intense.
Lorsque nous sommes stressés, le système nerveux est activé, en particulier la branche sympathique, et cette activation signale à nos glandes surrénales de produire et libérer des hormones du stress comme le cortisol et l’adrénaline.
Le cortisol agit à différents niveaux :
- L’augmentation du cortisol implique l’augmentation de la production de sébum qui peut conduire à une peau plus grasse, et à des pores qui se bouchent sous l’effet du sébum, résultant en l’apparition de points noirs et/ou d’acnée par la prolifération de bactéries dans les pores bouchées.
- Un niveau de cortisol élevé se traduit aussi par la fragilisation de la barrière cutanée car l’équilibre des corps gras naturels, de l’eau et du microbiome est perturbé. En effet, le cortisol ralentit la production des bonnes huiles dont notre peau a besoin, ce qui entraîne de la sècheresse, une peau plus rèche et plus irritée car ces bons gras ne sont pas là pour assurer le maintien de cette barrière protectrice. Sans cette barrière protectrice qui normalement agit pour retenir l’hydratation naturelle, la peau perd de l’eau et donc son hydratation. Tout cela déséquilibre le pH de la peau et créée un milieu inhospitalier pour les milliards de petites bactéries qui composent notre microbiome cutané. Or ces petites bactéries sont notamment responsables de la régulation de la quantité de sébum, mais aussi de la dégradation des cellules mortes, et de la production de peptides et céramides essentiels au maintien d’une peau ferme et hydratée. De plus, un déséquilibre du microbiome peut aussi entrainer une prolifération des mauvaises bactéries responsables de l’acné. La peau devient donc plus sensible aux radicaux libres, aux infections, aux irritations et à l’inflammation. Le terrain devient ainsi également plus favorable à l’apparition de l’eczéma, du psoriasis, d’urticaire etc.
- Qui dit stress et cortisol élevés dit aussi radicaux libres. En interne, le stress incite le corps à produire des radicaux libres qui endommagent les cellules saines par un processus d’oxydation qui agit aussi bien au niveau de l’ADN des cellules qu’au niveau de l’élastine et du collagène pouvant causer une accélération du vieillissement cutané, une perte de densité et l’élasticité.
- Le cortisol inhibe également la production d’acide hyaluronique et de collagène, qui permettent de garder une peau hydratée, rebondie et tonique.
4. Hormones - Glandes surrénales
Lorsque le stress est élevé, les glandes surrénales s’activent pour produire et relâcher différentes hormones comme le cortisol et l’adrénaline. Mais ces glandes surrénales sont aussi responsables d’autres types d’hormones comme les androgènes nécessaires à la production d’œstrogènes, ou encore l’aldostérone, qui agit sur la régulation de l’eau et de certains minéraux dans le corps.
En étant concentrées sur la production des hormones du stress, les glandes surrénales ne sont plus autant à même de produire les autres hormones nécessaires à notre équilibre notamment dans les hormones sexuelles. Or cet équilibre est essentiel à l’équilibre de notre peau.
Habitudes pour une peau saine
Voici donc quelques pistes pour prendre soin de notre peau à travers notre mode de vie :
- Prioriser le sommeil qui est essentiel pour réduire le niveau de stress et laisser place au processus de détoxification et de réparation naturel des tissus, notamment cutanés. Peut-être pouvez vous déjà vous coucher 30 minutes plus tôt pour commencer ? En cas de troubles du sommeil, vous pouvez également vous tourner vers Cosmic Dream, notre infusion qui favoriser un sommeil de qualité.
- Adopter une alimentation riche en anti-oxydants est importante pour lutter contre les radicaux libres. Il existe de nombreux aliments très riches en anti-oxydants, à commencer par les fruits et légumes colorés. Si vous souffrez d’une maladie de peau à caractère inflammatoire, vous pouvez également miser sur une alimentation hypo-inflammatoire (voir l’article). Lorsque la barrière cutanée est compromise, vous pouvez également augmenter votre apport en bons gras, notamment en omégas-3 qui entrent dans sa composition (à retrouver notamment dans les petits poissons gras, l’avocat, certaines graines, …).
- Pratiquer une activité sportive régulièrement est un pilier de notre santé. Il permet notamment de réduire le niveau de stress en évacuant le cortisol, en plus de nous faire transpirer les toxines.
- Pratiquer des techniques de relaxation et s’accorder des vrais temps de repos sont essentiels pour réduire notre stress et prendre soin de notre peau au passage.
La phytothérapie au service de la peau
Apprendre à connaître les adaptogènes
Les adaptogènes bénéficient donc indirectement à la peau par leur action rééquilibrante globale tant au niveau des hormones de stress, que des hormones de reproduction et du reste.
Vous pouvez découvrir les adaptogènes à travers la Chill Potion, une synergie de plantes comprenant de l’ashwagandha, du reishi, de la rhodiola et de la baie de goji, permettant un spectre d’action large et complet contre le stress.
Les plantes qui ont une double action peau-stress
- L’ortie : l’ortie est très riche en minéraux et en vitamines, comme le fer, le zinc, le magnésium, le calcium, le potassium et vitamine C, A et K. Des nutriments essentiels non seulement à l’équilibre nerveux mais aussi à la bonne santé de la peau. Elle contribue au bon fonctionnement du système immunitaire et redonne de la vitalité aux cheveux, aux ongles et à la peau. L'ortie aide aussi le corps à se détoxifier par son action diurétique.
- Le basilic sacré : une plante adaptogène qui aide notamment à équilibrer la glycémie et à réduire le niveau de cortisol en ayant une action contre le stress. Il contient aussi de l’acide llinolénique qui est anti-inflammatoire qui aide dans les affections cutanées d’origine inflammatoire.
- La lavande : elle calme le corps et l’esprit par ses qualités de nervin relaxant qui implique une action apaisante au niveau du système nerveux. Elle est aussi anti-bactérienne et anti-inflammatoire, deux qualités importantes pour les peaux acnéiques notamment.
- L'ashwagandha : cet adaptogène connu pour son action anti-stress et anxiolytique est également reconnu pour apaiser et maintenir l’hydratation de la peau. En effet, cette plante a un profil énergétique hydratant, ce qui aide à maintenir une peau souple et à prévenir la sécheresse.
- La baie de goji : Cette baie est considérée en médecine traditionnelle chinoise comme un aliment nourrisseur de notre énergie « yin », une énergie de réparation, douce et plutôt humide ce qui permet de maintenir l’hydratation du corps. Elle a également des bienfaits pour réduire l’acné, et soutenir la production de collagène.
- La centella asiatica : La Centella Asiatica est un adaptogène riche en minéraux, excellente cicatrisante et anti-inflammatoire. Elle est idéale pour réparer les lésions internes et externes. Cette plante stimule la production de collagène par les cellules cutanées, renforce la résistance et l’élasticité des tissus. La Centella apaise également le système nerveux et calme l’anxiété.
- Le chaga : le chaga est un champignon adaptogène qui est connu pour son action anti-inflammatoire, anti-cancereuse, et pour le soutien qu’elle apporte pour la réparation et la régénération des tissus, en particulier en stimulant la production de collagène.
Découvrez notre sélection belle peau
Sources :
https://reader.elsevier.com/reader/sd/pii/S0022202X15424261?token=3AFCB0ADC59E2B49487362897C4EF6E8B01DC37C26660FC82F21929780BC381BEB23ABA875CEA83E6A8402EEFC95718B&originRegion=eu-west-1&originCreation=20230511132602
https://www.health.harvard.edu/blog/stress-may-be-getting-to-your-skin-but-its-not-a-one-way-street-2021041422334
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4082169/#:~:text=Skin%20mast%20cells%20are%20activated,psoriasis%20and%20pruritus%20%5B217%5D